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"La musique, c'est du bruit qui pense." - V. Hugo
29 juillet 2010

Vos papiers d'identité culturelle s'il vous plaît!

Ah! Un article dans les Inrocks et un dans World Sound, magazine dédié... à la world music comme son nom l'indique. Les médias s'inquiètent des bâtons dans les roues mis aux producteurs de tournée et à leurs artistes lorsqu'il s'agit de leur accorder un visa pour la France. Pas de musique et pas de vidéos mais des petites histoires vécues. L'administration française transposée en Afrique, autant vous dire qu'il y a de quoi s'arracher les cheveux.

Lors de mon périple Ouagalais, je me suis retrouvée mandatée par Makasound à devoir faire les demandes et récupérer les visas de Victor Démé et tous ses musiciens (Issouf et Moussa Diabaté ainsi qu'Ali et Salif Diarra). Entre la chasse aux contrats venus (et perdus) par UPS à travers le Burkina et les batailles de "regards méchants" et "petites phrases sèches" avec la guichetière de l'ambassade de France, la simple démarche de demande de visa pour la France a été un calvaire. J'ai été victime des divers changements de procédure : plus besoin du contrat de travail mais besoin d'une lettre de procuration de l'artiste pour venir récupérer les visas en leurs noms. Je ne remercierai jamais assez ma copine Maam Diarra, CPE au lycée français de Ouagadougou qui m'a soutenue dans la bataille de "regards méchants, etc", ce qui nous a permis de finalement obtenir les visas tant attendus!

Des artistes comme Victor Démé, Konono n°1 ou Tumi & the Volume sont très peu susceptibles de s'évanouir dans la nature une fois arrivés sur le territoire français. Démé pour sa part a une famille nombreuse à nourrir et n'aime rien autant que la vie douce qu'il peut mener à Bobo Dioulasso où il se fait construire une maison dans un quartier tranquille. Le problème du côté des ambassades et consulats vient sûrement de l'ignorance et de l'évidente mauvaise volonté des Français y travaillant. Ma guichetière ne connaissait Victor Démé ni d'Eve, di d'Adam alors qu'il avait participé cette même année au Womex et sorti un nouvel album.

Et pour vous, et pour illustrer mes propos, voici la formule magique pour les artistes au départ de Ouagadougou:

Chaque dossier doit contenir :

> -une photo d'identité
> -passeport original
> -photocopie du passeport
> -attestation d'assurance originale
> -photocopie de la demande d'autorisation de travail du Ministère (toutes les pages).
> -photocopie de l'attestation d'hébergement
> -photocopie de la lettre d'invitation
> -photocopie de la lettre de demande de visa Schengen signée par le tourneur
> -formulaire de demande de visa Schengen rempli et signé
> -photocopie du formulaire de demande de visa Schengen
> -photocopie des billets d'avion

Avant d'aller à l'ambassade il faut prendre rendez-vous en passant par un numéro spécial qui coûte horriblement cher.  Chaque dossier doit aussi avoir reçu au préalable un avis favorable de la part du directeur du Centre Culturel Français de Ouagadougou!

A force de filtrer les artistes venant de l'étranger, la France risque l'appauvrissement culturel. Veut-on vraiment d'un pays plein de Calogero et René la Taupe?

Victimes cette année du problème d'obtention de visa : Gilzene & the Blue Light Mento Band qui ne sont jamais arrivés jusqu'à Arles. Il y en a certainement eu d'autres...

Voici des pistes exploratoires pour ceux qui sont intéressés par le sujet :

http://www.irma.asso.fr/Creation-du-Comite-Visas-Artistes

http://www.zonefranche.com/index.php

http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/47010/date/2010-07-17/article/musiciens-etrangers-pas-de-visa-pas-de-concert/

 

 

Victor en Showcase à la Fnac. Oui, il y a un vrombissement horrible (la basse???) mais je ne me lasse jamais du style d'Issouf "rock star" Diabaté, mon guitariste préféré à Ouagadougou!

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Commentaires
A
Bonjour Kafka!
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